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C’est marée basse !…..

Les  RV se succèdent trop vite  dans ce grand bâtiment qu’on appelle Hôpital, devenu mon « hôtel particulier »…  Ma « binôme » de ce Lundi, a presque mon âge. Je lui demande  l’origine de son mal. Réponse : opérée des ovaires.  Tout allait bien,  j’étais guérie. Après une année de répit, j’ai une récidive…. Claude, t’as eu tort de poser la question ! La gamberge n’est jamais bien loin et il suffit d’appuyer sur le bouton pour que la pluie revienne…. avec un flot de pensées négatives,  celles qui tuent plus que la maladie.

L’oncologue, Madame Jamet arrive. Elle n’est pas de trop pour recueillir mon trop plein d’humidité et les mots qui l’accompagnent : pourquoi tout ce chemin parcouru et à parcourir  pour se retrouver un an après à la case départ ! Je veux vivre bien, pas à moitié. Le fauteuil c’est pas pour moi, le lit non plus.  99% de mes semblables y meurent… Elle m’écoute, avec la patience que peut avoir le médecin, spécialiste ou non, souvent confronté à ces difficultés extra professionnelles.

 Je sais qu’il est très difficile d’apaiser un esprit en révolte. Le mien subi la tempête. Celle du Golfe me revient en mémoire, mais je savais qu’elle aurait une fin. Je suis dans l’inconnu : espoir et désespoir se confondent  d’autant plus précisément que depuis hier j’ai le mal de mer, celui des marins, celui qui m’accompagne les premiers jours de croisière ou régates,  celui que je redoute mais au devant duquel je vais… par amour du bateau. Comme m’a dit Jean Christian : tu as le mal de mer, sans le plaisir d’être sur l’eau ! Et depuis hier,  j’ai perdu le goût des bonnes choses, transformées en aliments sans saveur, indésirables. Je ne suis ni gourmande, ni épicurienne, mais la « table » est un lieu de convivialité, de partages, souvent un lieu de réconciliations…. Un lieu où l’on conclut un engagement, qu’il soit commercial ou « sentimental ». Je découvre à quel point ce plaisir simple va me manquer, d’autant plus cruellement que les fêtes de Noël seront familiales et que mes enfants et petits enfants vont se surpasser en douceurs culinaires.

Ce soir je n’ai pas d’humour, trop enfermée dans mon mal être surement provisoire, mais bien ancré….

La météo annonce une grosse tempête….. Souhaitons que la digue tienne et que l’année s’achève en douceur pour ceux qui me liront !

La suite en 2014….. 

Un WE pas comme les autres….

Claude Harlé

Vendredi 6 décembre,  Je suis passée dans la dizaine supérieure… celle de tous les dangers… mais de tous les espoirs pour qui croit en la vie et les bonheurs qu’elle véhicule.

Fallait pas rater ça ! Alain Pichavant,  organisateur du salon nautique, m’a généreusement fait parvenir les invitations indispensables pour  que les non-professionnels puissent accéder  au stand « Muscadet », présent chaque année au milieu de bateaux grands et petits, dont la vocation n’est pas de rouler sur le macadam, mais  de naviguer sur l’Océan…. Ainsi, le champagne « Emile Grados » de l’ami du même nom, accompagnait les 50kg d’huitres – offertes par l’Association des Propriétairesde Muscadet (APM) – et ouvertes par les mains expertes de marins bretons et normands, peut-être aussi parisiens et charentais (ne les oublions pas), tandis que d’autres tartinaient de beurre le pain qui va avec… Une soirée  finie fort tard, bien au-delà de l’heure légale de…

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Un WE pas comme les autres….

Vendredi 6 décembre,  Je suis passée dans la dizaine supérieure… celle de tous les dangers… mais de tous les espoirs pour qui croit en la vie et les bonheurs qu’elle véhicule.

Fallait pas rater ça ! Alain Pichavant,  organisateur du salon nautique, m’a généreusement fait parvenir les invitations indispensables pour  que les non-professionnels puissent accéder  au stand « Muscadet », présent chaque année au milieu de bateaux grands et petits, dont la vocation n’est pas de rouler sur le macadam, mais  de naviguer sur l’Océan…. Ainsi, le champagne « Emile Grados » de l’ami du même nom, accompagnait les 50kg d’huitres – offertes par l’Association des Propriétaires de Muscadet (APM) – et ouvertes par les mains expertes de marins bretons et normands, peut-être aussi parisiens et charentais (ne les oublions pas), tandis que d’autres tartinaient de beurre le pain qui va avec… Une soirée  finie fort tard, bien au-delà de l’heure légale de fermeture… une sorte de tradition bien ancrée chez les « Muscadettistes »  qui ne  se résignent à l’évacuation les lieux que sous la contrainte… étant tout juste conscients que  des gardiens bienveillants, commencent à s’énerver… en poussant dehors cette population joyeuse décidée pour certains,  à poursuivre la fête dans un lieu de perdition… et pour d’autres, à s’introduire dans le Muscadet solidement installé sur sa remorque, pour  terminer la soirée et la nuit… sans oublier  la dernière bouteille de champagne…..

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Franck, Nicolas, Marco et qq autres, sans oublier le président Jean Cordier, piliers indestructibles de cette association, dont le bateau fête ses 50 ans, font des miracles pour amener au salon de Paris, le bateau lauréat du « prix de beauté » décerné, chaque année,  au cours du Championnat National de  la série. Personne n’oublie ce rendez-vous que je ne manquerais pour rien au monde, mais cette année, écorné par des soucis de santé, résolus l’an prochain ; il faut y croire….  Ils feront tous de nouveau la fête demain soir et boiront, m’ont-ils dit,  à ma santé !!!!!

Ce samedi 7 , est réservé pour un diner en tête à tête avec mes trois enfants, dans un restaurant de leur choix dont l’adresse est communiquée à mon petit fils Pierre Yves qui me dit : j’ai  un diner professionnel non loin du restaurant, je t’emmène  en taxi, c’est le client qui paye…(ça fait plus vrai..).  Je gobe sans broncher ses paroles … comme nous sommes en retard, il me demande de rentrer au restaurant tandis qu’il paye le taxi. Vous devinez sans doute la suite…. 45 personnes, enfants, petits enfants, cousins, cousines et amis. On n’a pas tous les ans 80 berges ! Mais quand même ! Mes filles ont fait FORT et surtout rien n’a filtré ( 1)  tandis que j’ai croisé, vendredi soir et samedi,  un certain nombre des invités. Retour à LR, valise agrandie pour rentrer les cadeaux + largement de quoi me faire papouiller dans une thalasso de mon choix. C’est le bonheur !

Revenons à la santé du crabe….

Il est évidemment toujours là et les RV du lundi sont immuables, sinon un peu décalé cette semaine pour cause de soirées parisiennes exceptionnelles. Ma fille Sylvie a transporté sa mission dans son ordinateur pour m’accompagner à l’hôpital ce mercredi.
Comme d’hab, je dis bonjours au personnel  en allant au secrétariat qui me désigne la chambre et le lit où je m’installe. L’aide soignante ayant pris ma tension et pesée, j’attends la visite de mon Oncologue qui donne le feu vert pour la chimio. Mais rien ne vient…. Je fini par m’endormir.
Réveillée par le téléphone, j’entends une voix charmante me dire : madame Harlé vous avez  RV ce matin à l’hôpital, auriez-vous oublié ?
Réponse : non, je suis bien là, je dormais….     
Ah bon ! quelqu’un  a oublié de mettre la fiche dans la case….

Je me dis, décidément me voila encore oubliée ! Pourtant je passe pas inaperçue… J’entends plus : « Madame Harle », mais « Harlé », avec l’accent sur le e qui s’impose….  Finalement  quelle importance ! A l’hôpital nous ne sommes pas des « clients » mais des « Patients » qui veut dire « Patience »…  Je crois avoir déjà dit ça ! Je vais voir le ou la « coupable » qui, navrée, me confirme : « la fiche était pas dans la case » et pourtant ils sont côte à côte dans le bureau. Mais ils sont charmants tous les deux et ça fait partie des petits dysfonctionnements inhérents à la routine qui parfois s’enraye….

Elle me propose un chocolat (c’est la saison…) pour se faire pardonner, mais comme je refuse me propose deux saucisses au lieu d’une pour mon déjeuner… Sylvie est là : t’auras la deuxième (2)  !!!
Avec tout ça, le Docteur Jamet attend le feu vert pour venir me voir et mettre le protocole en route et il est presque midi….
Je suis émerveillée par toute cette tuyauterie transparente munie de petits robinets bleus, simple et doubles dont il ne faut pas se tromper de circuit. Les infirmières changent de gants trois fois pendant l’installation  + le masque obligatoire. On ne rigole pas avec l’asepsie . Et on me demande si je suis allergique à la betadine. Je réponds que je ne suis allergique qu’à la connerie ! ça la fait rire…. Retour à la maison avec mon chauffeur préféré….. (mes autres filles n’étant pas là…) le soleil déclinant.
…. Et je trouve sur le palier de ma maison,  une énorme corbeille de fruits, cadeau de l’équipe dirigeante de mon club « les Plates l’Enfant et la Mer ». J’ai eu l’honneur de le présider 5 années, avant de laisser la place à Albert Bret qui en fut le créateur  il y a plus de 30 ans… ..La fête continue !

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A suivre……

1) Note de Sylvie : merci aux amis présents le vendredi et dont aucun – ils sont trop forts ! – n’a vendu la mèche..

2) Note de Sylvie : la 2ème saucisse, je ne l’ai jamais vue… Cela aurait supposé que l’information soit transmise de l’infirmière à la cuisine…et c’eut été beaucoup demander au grand ordinateur Shadok de l’hôpital..:-)

Pourquoi se poser des questions !

(Note de l’équipe technique : youpee, on a retrouvé la note perdue dans les limbes – la voici donc, publiée avec deux jours de retard. Entretemps, l’anniversaire a été joyeusement célébré au salon nautique)

Un ami à qui j’explique que je dois revenir du salon nautique de Paris lundi prochain pour une séance chimio, s’étonne de la simplicité avec laquelle je lui parle de ce RV. Mais les chimio, on s’y fait parce qu’on sait qu’elles reviennent toutes les semaines et je ne peux pas y échapper si je veux guérir, enfin, avoir l’espoir de guérir…

Par  contre, j’ai perdu mes cheveux et ça c’est plus difficile parce que le miroir te montre à nu et pour la féminité, c’est cruel ! Je sors de chez « Arnaud », mon coiffeur depuis toujours, le fils ayant pris la suite du père. Il a tondu ce qui restait. Les voir tomber me déprimait. J’ai enfoncé mon bonnet sur ma tête pour traverser le salon de coiffure. Ma perruque me va superbement, m’a-t-on dit, alors que c’est un corps étranger  et que je le sens comme tel.

Pour me distraire, je me suis plongée dans la lecture du bouquin écrit par un copain  voileux de Fouras, intitulé « tout ça , ça m’énerve, et toi ? »  Il dit, avec sans doute énormément de plaisir, ce que parfois nous n’osons même pas murmurer: Les politiques, les commentateurs télé, les améliorations dans nos ordi, qui  nous embrouillent, la téléréalité, les manouches et leurs belles voitures, les panneaux de vitesse sur l’autoroute et bien d’autres sujets passés au peigne fin avec un humour décapant, une spontanéité et un français qui tient la route. C’est du rire à l’état pur. Il pourrait figurer sous le sapin de Noël des foyers pessimistes…..

Comme je vous disais, Je pars demain à Paris pour l’ouverture du salon nautique,  un vendredi uniquement pour les professionnels, mais aussi mes amis – une cinquantaine – à qui j’ai procuré un laisser passé pour venir arroser mes 50 ans de salon et mes 80 berges sur le stand Muscadet, toujours décoré avec soin et sans doute plus particulièrement cette année pour fêter aussi les 50 ans de ce bateau mythique, élu, par la revue « Voile et Voiliers » bateau du Siècle. Et nous évoquerons les deux évènements nautiques qui ont marqué cette année d’anniversaire : le National à La Rochelle et les 97 Mumu à Lorient barrés par les plus grands skippers toutes générations confondues

quand on est mauvais.. on est mauvais

je viens d’écrire un article et je ne sais plus où il est !………..
J’ai du faire une mauvaise manip et ça ça m’énerve !
comme je pars demain pour Paris, au salon nautique, ce sera pour mon retour.
mais ça m’énerve vraiment parce que j’ai passé deux heures….

bonne nuit !

Après dimanche… c’est lundi !

Hier dimanche Marathon – le deuxième de France après Paris –  en simple, en double, les garçons, les filles, les handicapés sur leur roulettes !! impressionnant de voir s’ébranler toutes ces jambes  qui ont du mal à trouver leur cadence en ce début de course, stationnés sur le quai Duperré, mais pressés de faire travailler leurs muscles refroidis par une température hivernal ventée. Mon gendre Jérôme était de la partie et s’il n’était pas parmi les meilleurs, il a honorablement fait son parcours et reçu sa médaille à l’arrivée. Dans cette discipline, comme dans d’autres,   il y a les pro et ceux dont la profession n’est pas de fouler quotidiennement le « macadam ». Comme disait Coubertin, l’essentiel c’est de participer, et même si c’est une devise dépassée dans l’univers Olympique, elle reste une belle devise !

Je sors de chimio, comme trois lundi sur quatre. J’avais pas droit au lit aujourd’hui… seulement un fauteuil et j’aime pas. J’en fais une obsession, sans pouvoir dire pourquoi… Ca se passe à l’intérieur de moi. Alors faiblesse spontanée… je pleure, comme si ça pouvait changer les choses, alors que la séance chimio se passe très bien.  Attentifs, l’interne, l’oncologue Claire Jamet, m’ont demandé pourquoi je pleurais. Inexplicable. Il faut sans doute avoir une ou plusieurs raisons concrètes. Dans cette situation, l’état moral n’a rien de concret… c’est parfois le désordre de l’esprit qui s’installe provisoirement dans ce cadre médical, dont l’environnement humain des malades me saute aux yeux. Ma binôme du jour, installée sur le lit, m’a paru très vieille et toute ridée. J’aime mieux les plus jeunes, dont le visage est agréable à regarder et parce que je peux leur remonter le moral…..

Samedi prochain c’est l’AG du Yacht Club Classique dont j’ai pris la décision, bien avant d’être malade, de quitter le Comité et le Bureau dont je fais partie depuis l’origine et je dois évoquer brièvement cette période, C’est un bout de ma vie qui s’achève, comme beaucoup d’autres mis bout à bout, peuvent faire une belle histoire sur des engagements aussi variés que la création de l’école d’Optimist, en 1970; , la création d’un orchestre symphonique de 65 jeunes musiciens (JOSCO) en 1980; le Comité Olympique où j’ai siégé pendant 12 ans ;la CPCA regroupant 27.000 associations régionales, pendant 10 ans; Arbitre Nationale de Voile pendant presque 30 ans;  les clubs de voile auxquels j’ai simplement contribué ou présidé et actuellement les Prud’hommes où je suis juge depuis 5 ans. C’est un grand bout de ma vie dont, finalement je suis assez fière. 

Demain sera un autre jour….

 

les semaines passent….

Je ne suis pas certaine que tout le monde aie compris comment fonctionne un Blog et ce qu’il faut faire pour le suivre. C’est pourtant simple !!! mais, rassurez-vous, si je n’avais pas ma fille Sylvie pour m’éclairer – et me rappeler régulièrement… ce qu’il faut faire – je serais comme certains (aines) dans l’ignorance absolue de cette évolution technologique du 21ème siècle qui galope aussi vite que les taxes de nos chers gouvernants ( eux non imposables à la même hauteur que le contribuable lambda…).

Cinq semaines que je suis en chimio les lundi où je me rends en taxi sécu…. et suis très souvent ramenée par Andrée, mon adversaire au scrabble (attention, faut s’accrocher pour gagner !). Mais c’est bon pour mes neurones à défaut d’efforts physiques que je limite au nécessaire. Mais dans une grande maison, le nécessaire comporte quelques efforts… c’est un choix ! et des amis sont toujours là au bon moment.

Mon regard vers la mer me donne des envies permanentes, surtout lorsqu’il fait beau, je ne veux pas dire chaud, je veux dire lorsque le bateau glisse sur l’eau et me porte vers le large. Je ne sais plus qui a dit : « dans mes veines ce n’est pas du sang qui coule, c’est l’eau, l’eau amère des océans houleux ». Je ne peux que la regarder en cet hiver naissant, mes bateaux étant désarmés. Je dis « mes » bateaux comme un armateur que je suis devenue puisque je possède deux Muscadet, l’un offert par Philippe en 75 et trouvé dans le jardin un soir de pleine lune… destiné aujourd’hui à courir et naviguer sur d’autres plans d’eau plus bretons aux mains expertes de mon petit fils Pierre Yves;  le deuxième, une épave que j’ai remis à neuf cette année, sur sa remorque dans mon jardin et mon Fantasia « Juliénas », stationné dans le vieux port – convenant mieux à mes invités  d’un âge certain ou dotés d’une corpulence inadaptée à la haut sous barrots du Mumu…. aussi célèbre soit-il.

Je vais bien dans mon corps et ma tête, même si parfois la gamberge prend le dessus et se noie dans des incertitudes que je ne contrôle pas. Les cheveux qui s’envolent contribuent à ce désarroi, cette partie de moi si importante pour des jeunes atteints du même mal, mais que je considère comme faisant partie du prix à payer pour la guérison. Et je me dis qu’ils repousseront tout neuf et frisés, ce dont j’ai rêvé toute ma vie!…….

Petit message aujourd’hui pour que vous ne perdiez pas la main sur mon Blog.

Bientôt je vous parlerai des Yachts Classiques » qui dorment actuellement dans le bassin des chalutiers en attendant la rénovation et réouverture des portes du bassin, pour retrouver le large.

à suivre…

 

 

 

A propos de la Cité de la Voile à Lorient…

Il y a un peu plus de 10 ans, cette base sous-marine abandonnée, n’avait rien de bucolique… et je n’imaginais pas que des bretons, marins et entreprenants, seraient suffisamment motivés pour convaincre les élus que ce cite puisse devenir un haut lieu du nautisme, un lieu unique de découverte culturelle, scientifique et technique dédié à la Voile moderne. Une reconversion réussie si j’en juge par la diversité des activités qu’elle offre à un public de plus en plus motivé pour accompagner par leur présence les RV et innovations qui font de ce lieu un espace animé où les plus grands noms de la voile ont posé leur bateau et leur sac, se préparant pour de nouvelles traversées.

Il m’est difficile de ne pas penser au dynamisme naissant à La Rochelle lors de notre venue en 68 ; ce que le port des Minimes, en devenir, représentait dans le monde de la voile dont on imaginait l’évolution. La volonté de Jean Claude Menu, Bertrand Cheret et quelques autres, de tirer vers le haut cette discipline, en organisant des courses comme les Ton Cup et les deux RV incontournables, de la Semaine Internationale de la Voile, de l’Ascension à la Pentecôte où plus de mille bateaux nous offraient, dans la baie, un spectacle magnifique. Les années se sont écoulées sans que l’on se pose de questions sur un calendrier bien rodé. C’était sans compter sur l’évolution d’une discipline, dont les acteurs étaient à la recherche d’un plus que d’autres cites  pouvaient leur apporter. Ce fut lent, insidieux, révélateur d’un manque, même si nous étions convaincus qu’un bateau pouvait être conçu, construit, et mis à l’eau, sans quitter le département.

Il en fallait davantage pour renverser la machine qui aujourd’hui est en panne, au moins pour les « habitables » installés à La Trinité depuis bien des années et peu à peu à Lorient. Même les Muscadet sont accueillis à bras ouverts sur cette base des multicoques et autres 60 pieds. Je n’ai rien pu faire pour les retenir, parce qu’il ne suffit pas d’avoir une place à terre et une grue de mise à l’eau, pour attirer des équipages dont les activités professionnelles sont ailleurs. C’est autre chose, non inscrit dans un livre ; c’est un ressenti qui ne s’apprend pas, mais se vit dans l’instant présent.

J’ai souvent dit que les rochelais tournaient le dos à la mer. Dès mon arrivée en 68, la baie est devenue pour moi le terrain de jeu des enfants à travers l’Optimist, ce petit bateau peu connu à l’époque à LR alors qu’il était florissant en Méditerranée et en Bretagne Nord. Nous avons vite rattrapé notre retard en le construisant dans ma maison puis dans les dépendances du lycée Dautet,  pour le plus grand  bonheur de bien des marins d’aujourd’hui, dont certains ont chois la Mer comme espace professionnel. Ils étaient rochelais et ne l’oublient pas.

Ce retour sur le passé, ne donne aucune solution d’avenir. L’agrandissement du port des Minimes ouvre le stationnement de voiliers en attente d’une place. Est-ce pour naviguer ou fixer solidement les aussières sur un ponton et profiter des WE pour se laisser bercer sur place au rythme des marées et le chant des drisses sur le mât ? Je me pose la question depuis bien des années en regardant de ma maison face à la mer, le nombre de bateaux qui sillonnent la baie en direction de l’ile d’Aix, d’Oléron, de Ré les jours de beau temps ; les jours de brise étant réservés aux marins avertis….dont j’ai la prétention de faire encore partie….

Alors Jean François, seras-tu l’homme du renouveau  avant qu’il ne soit vraiment trop tard ?

Cette réflexion m’a éloignée provisoirement du « salon du livre de mer » pour lequel je suis allée dans une ville où il pleut plus abondamment qu’au Sud de la Loire, là où j’ai la chance d’habiter.

Une superbe organisation et un accueil personnalisé grâce à la présence des responsables de l’espace, des hôtesses, des libraires qui se sont réunis pour que les auteurs se sentent chez eux, puissent communiquer entre eux, s’enrichir de l’expérience de l’autre. J’ai pu rencontrer des auteurs comme Yann Queffelec, l’Amiral Bellec, Bernard Cadoret et d’autres.  Philippe Poupon et Géraldine, venus pour parler de leur aventure aux Pôles et diffuser leurs livres avant un nouveau départ prochain avec leurs enfants, étaient à côté de moi. Nous n’avions jamais autant échangés.
Le film sur les 50 ans du Muscadet a été projeté à l’auditorium et j’ai pu échanger avec le public sur l’histoire de ce bateau et son architecte.

Quant à mon livre, unique en son genre, n’étant pas écrivain, il s’est très bien vendu. Le bouche à oreille fonctionne bien ; pas besoin de baratiner. Ils viennent pour acheter ; repartent contents  avec une dédicace… J’espère être invitée l’an prochain. On y fait de belles rencontres !  et de belles lectures : Je découvre dans « le monde comme il me parle » d’Olivier de Kersauson, tous les mots auxquels je pense pour parler de la mer. Mais lui a su les trouver, les écrire, parce qu’il est profondément imprégné de cet espace qui a envahi sa vie et en a fait ce qu’il est aujourd’hui.

A suivre……